Le test de personnalité Big Five, ou modèle Ocean
Pour mener cette étude à bien, les chercheurs américains se sont basés sur le modèle de psychologie le plus courant et le plus poussé pour déterminer les traits de la personnalité d’un individu : le test Big Five.
Créé en 1981, il désigne un modèle descriptif de la personnalité en cinq grands traits principaux majeurs. C’est le test de personnalité le plus largement utilisé dans le monde. On l’appelle aussi “modèle OCEAN”, acronyme de ces cinq piliers :
- Ouverture – curiosité et imagination, sensibilité à l’art et aux idées nouvelles
- Conscience – autodiscipline, organisation, respect des obligations
- Extraversion – émotion, energie positive et contact avec les autres
- Amabilité – comptissant, empathique et compréhensif
- Névrosisme – tendance à éprouver de la colère, de l’inquiétude, de la vulnérabilité.
Ce modèle ne classe pas les individus en catégorie, mais permet de les évaluer cinq fois sous des axes différents. Il permet ainsi de qualifier la personnalité de quelqu’un dans son ensemble, et de brosser un portrait de son caractère, sans rentrer dans les détails intimes.
Collecte des données et analyse de personnalité
Les chercheurs de l’Université de Princeton ont donc collecté et analysé des données personnelles via les smartphones. L’étude s’est penchée sur certains flux de données particuliers comme : la consommation de musique, l’utilisation des différentes applications, l’activité globale du téléphone en période diurne et nocturne, ou encore la communication et la socialisation des individus… Ils se sont également basés sur le niveau moyen de la batterie, lorsqu’elle était branchée ou débranchée. Et oui, laisser son portable se décharger complètement, ou le rebrancher dès que l’on dépasse 40% de batterie est une attitude qui peut en dire long sur votre personnalité !
Ces données comportementales passives, recueillies via votre smartphone, peuvent être comparées aux empreintes numériques que chaque individu laisse sur les réseaux sociaux notamment.
Grâce à ce grand nombre de données, les chercheurs ont été en mesure de déterminer 4 grands traits de personnalité : ouverture, conscience, extraversion, et névrosisme. Seule l’amabilité n’a pas (encore) pu être détectée… !
Dangers et dérives de la collecte passive de données comportementales
Cette étude tire toutefois la sonnette d’alarme sur la collecte massive de données personnelles via les smartphones, et mettre en lumière ses avantages et ses dérives potentielles. On le sait, le Big Data s’invite déjà dans le ciblage psychologique afin d’influencer les actions des individus. On pense notamment aux incitations d’achats et aux pubs ciblées; mais aussi à l’influence sur les comportement de votes qui sont directement liés aux traits de personnalité.
A mauvais escient, ces collectes de données via les smartphones pourraient aussi être employées par les entreprises et s’inviter dans les phases de recrutement des candidats. Avec de très nombreuses données, il est possible de savoir si une personne présente des velléités à négocier un salaire, ou à se syndiquer. Ainsi, cette étude permet de ne pas sous-estimer les conséquences d’une collecte systématique et du commerce incontrôlé des données personnelles issues des smartphones.